Résumé rapide
- Légalement, non. Aucune loi ne vous oblige à souscrire une assurance emprunteur.
- En pratique, oui. La banque l’exige quasi systématiquement pour accorder un prêt immobilier. C’est une condition contractuelle.
- Garanties minimales. Les banques demandent toujours les garanties Décès et Perte Totale et Irréversible d’Autonomie (PTIA).
- Vous avez le choix. Grâce à la loi Lemoine, vous êtes libre de choisir un assureur externe (délégation) et d’en changer à tout moment.
L’assurance prêt immobilier est-elle vraiment obligatoire ?
C’est LA question que tout le monde se pose en préparant un projet immobilier. Alors, soyons directs : non, l’assurance de prêt immobilier n’est pas légalement obligatoire. Aucun texte de loi ne vous force, en tant qu’emprunteur, à en souscrire une. Mais (car il y a un « mais » de taille), dans la réalité, c’est tout comme.
En pratique, la quasi-totalité des banques et organismes de crédit l’exigent pour vous accorder un prêt. C’est une condition sine qua non pour obtenir le financement. Pourquoi ? Simplement pour se protéger, et vous protéger par la même occasion. Si un accident de la vie (décès, invalidité, incapacité de travail) vous empêchait de rembourser vos mensualités, c’est l’assurance qui prendrait le relais. C’est une sécurité indispensable pour le prêteur, qui s’assure ainsi d’être remboursé quoi qu’il arrive.
Heureusement, si vous ne pouvez pas y couper, vous avez totalement le contrôle sur le choix de votre contrat. C’est l’occasion de réaliser d’importantes économies en comparant les offres. N’hésitez pas à faire une simulation d’assurance prêt immobilier pour voir combien vous pourriez économiser par rapport au contrat de votre banque.
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Le cadre légal : que disent les lois en 2025 ?
Si la loi n’impose pas l’assurance, elle encadre très strictement les pratiques des banques pour protéger les consommateurs. L’objectif des différentes lois est simple : vous donner plus de liberté et de pouvoir de négociation. Fini le temps où la banque pouvait vous imposer son propre contrat d’assurance, souvent bien plus cher !
Les lois clés qui vous protègent ✅
Plusieurs textes fondamentaux ont renforcé vos droits au fil des années :
- La loi Lagarde (2010) : C’est elle qui a posé la première pierre de la liberté. Elle vous autorise à choisir une assurance autre que celle de la banque prêteuse dès la signature du prêt. C’est ce qu’on appelle la délégation d’assurance. La seule condition est que le nouveau contrat présente un niveau de garanties au moins équivalent à celui exigé par la banque.
- La loi Hamon (2014) : Elle a ouvert la possibilité de changer d’assurance à tout moment durant la première année de votre prêt, avec un préavis de 15 jours.
- L’amendement Bourquin (2018) : Il a étendu ce droit en vous permettant de changer d’assurance chaque année, à la date d’anniversaire de la signature de votre offre de prêt.
- La loi Lemoine (2022) : C’est la dernière grande avancée ! Depuis 2022, vous pouvez changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans frais et sans attendre de date d’échéance. Elle a aussi supprimé le questionnaire de santé pour les prêts de moins de 200 000 € (par personne) remboursés avant 60 ans.
— Julien P., client satisfait
Les garanties minimales exigées par les banques
Puisque la banque exige une assurance, elle fixe aussi un socle de garanties minimales pour accepter votre dossier. Ce niveau d’exigence dépend principalement de la nature de votre projet immobilier : résidence principale, secondaire ou investissement locatif.
La banque vous remet un document essentiel : la Fiche Standardisée d’Information (FSI). Elle détaille précisément les garanties qu’elle demande et vous permet de comparer facilement son offre avec d’autres contrats. Pour qu’une délégation d’assurance soit acceptée, votre nouveau contrat doit cocher toutes les cases de cette fiche.
💡 Pour une résidence principale ou secondaire
C’est le cas le plus courant. La banque exigera quasiment toujours ces quatre garanties :
– Décès (DC) : Le capital restant dû est remboursé.
– Perte Totale et Irréversible d’Autonomie (PTIA) : L’assurance solde le prêt si vous ne pouvez plus exercer d’activité et avez besoin d’une tierce personne.
– Incapacité Temporaire Totale de travail (ITT) : Vos mensualités sont prises en charge pendant un arrêt de travail.
– Invalidité Permanente Totale (IPT) : Le prêt est remboursé (totalement ou partiellement) si vous êtes déclaré invalide à plus de 66%.
🏢 Pour un investissement locatif
L’exigence est souvent plus souple. Comme les loyers perçus peuvent en théorie continuer à couvrir les mensualités même en cas d’arrêt de travail, les banques se contentent généralement des garanties socles :
– Décès (DC)
– Perte Totale et Irréversible d’Autonomie (PTIA)
Cela permet de réduire significativement le coût de l’assurance prêt immobilier, ce qui est idéal pour optimiser la rentabilité de votre investissement.
Peut-on obtenir un prêt immobilier sans assurance ? Les exceptions
Même si c’est la norme, il existe quelques situations très spécifiques où l’on peut envisager un prêt immobilier sans assurance emprunteur. Attention, ces cas de figure restent exceptionnels et concernent une minorité d’emprunteurs.
Le nantissement : la principale alternative 🏦
La solution la plus connue est le nantissement. Cela consiste à mettre en garantie un produit d’épargne ou un portefeuille financier au profit de la banque. En cas de défaut de paiement, la banque pourra puiser dans cette épargne pour se rembourser.
Les produits qui peuvent être nantis sont par exemple :
- Un contrat d’assurance-vie
- Un portefeuille de titres (actions, obligations)
- Un compte à terme
Cette option est généralement réservée aux emprunteurs disposant d’un patrimoine financier déjà conséquent. La valeur nantie doit souvent être supérieure au montant du prêt. C’est une solution à discuter avec votre banquier, mais elle n’est pas accessible à tous.
Autres cas très rares 🤔
Dans certaines situations, pour des prêts de très faible montant ou des crédits à la consommation affectés à un petit projet immobilier (comme l’achat d’un garage), la banque peut parfois ne pas exiger d’assurance. De même, certains prêts spécifiques pour les fonctionnaires peuvent avoir des conditions allégées. Cependant, il ne faut pas compter dessus pour un projet d’achat de résidence principale classique.

Les risques et sanctions en cas de défaut d’assurance
Ne pas avoir d’assurance ou cesser de la payer en cours de prêt n’est vraiment pas une bonne idée. Les conséquences peuvent être très lourdes, tant pour vous que pour vos proches.
Le premier « risque », comme nous l’avons vu, est tout simplement de ne pas obtenir votre prêt immobilier. La banque refusera votre dossier. Mais que se passe-t-il si vous arrêtez de payer vos cotisations une fois le prêt débloqué ?
- Mise en demeure : L’assureur vous envoie un courrier recommandé pour vous demander de régulariser la situation sous 30 jours.
- Suspension des garanties : Passé ce délai, vos garanties sont suspendues. Si un sinistre survient, vous n’êtes plus couvert.
- Résiliation du contrat : 10 jours plus tard, si vous n’avez toujours pas payé, votre contrat d’assurance est résilié.
- Information de la banque : L’assureur a l’obligation légale d’informer immédiatement votre banque de la résiliation de votre contrat.
Comment la banque vérifie-t-elle votre assurance ?
Le processus de vérification est très simple et standardisé. Que vous choisissiez le contrat de la banque ou une assurance externe, la banque s’assurera toujours que vous êtes bien couvert avant de débloquer les fonds de votre prêt.
L’attestation d’assurance et l’équivalence de garanties 📋
Le document clé est l’attestation d’assurance. C’est la preuve que vous avez bien souscrit un contrat. Vous devez la fournir à la banque avant la signature finale de l’offre de prêt.
Si vous optez pour une délégation d’assurance, la banque va analyser en détail les garanties de votre contrat pour vérifier qu’elles sont au moins équivalentes aux siennes. Elle se base sur les 11 à 18 critères listés dans la Fiche Standardisée d’Information. Depuis 2015, la banque ne peut pas refuser un contrat externe s’il respecte ce principe d’équivalence. Elle a 10 jours ouvrés pour étudier votre demande et doit motiver tout refus par écrit.
Cette vérification est une bonne chose : elle garantit que vous êtes bien protégé. Mais n’oubliez pas que l’objectif principal de la délégation est de trouver un contrat aussi couvrant, mais nettement moins cher. C’est là que notre expertise peut faire la différence.