Résumé rapide
- Sport à risque : Le MMA est considéré comme un « risque aggravé » par les assureurs, entraînant souvent des surprimes ou des exclusions de garanties.
- Déclaration obligatoire : Vous devez impérativement déclarer votre pratique du MMA (même en loisir) dans le questionnaire de santé. L’omettre peut annuler votre contrat.
- Comparer est la clé : Les assurances des banques sont souvent les plus chères et les moins flexibles. La délégation d’assurance est votre meilleur atout pour trouver une couverture adaptée et économiser gros.
Pourquoi le MMA fait-il si peur aux assureurs ?
Le MMA, ou Arts Martiaux Mixtes, est un sport de contact intense et spectaculaire. Mais du point de vue d’un assureur, c’est avant tout une activité à haut risque. Pour eux, le calcul est simple : plus un sport présente des risques de blessures graves, plus la probabilité de devoir verser des indemnités est élevée. Et en MMA, les risques de traumatismes crâniens, fractures, ou blessures articulaires sont statistiquement plus importants que dans la plupart des autres sports.
Concrètement, l’assureur évalue ce qu’on appelle le « risque aggravé ». Cela concerne principalement trois garanties essentielles de votre assurance emprunteur :
- ✅ La garantie Décès/PTIA : Le risque de décès, bien que rare, n’est pas nul dans un sport de combat aussi complet.
- ✅ La garantie Invalidité (IPT/IPP) : C’est le point le plus sensible. Une blessure en combat ou à l’entraînement peut entraîner une invalidité permanente, vous empêchant de retravailler normalement.
- ✅ La garantie Incapacité de Travail (ITT) : Une fracture ou une commotion peut vous mettre sur la touche pendant plusieurs mois, et c’est cette garantie qui prendrait le relais de vos mensualités de prêt.
Face à cette augmentation du risque, l’assureur va donc chercher à se protéger. C’est pourquoi la pratique du MMA déclenche quasi systématiquement une étude approfondie de votre dossier, là où un coureur du dimanche n’aurait aucun souci. Mais pas de panique, des solutions existent pour trouver une couverture juste et équitable.
La déclaration de votre pratique du MMA : une étape cruciale
Le moment de vérité, c’est le fameux questionnaire de santé. Même avec la Loi Lemoine qui l’a supprimé pour les prêts de moins de 200 000 € remboursés avant 60 ans, une question sur la pratique de sports à risque reste quasi systématique. Et vous l’aurez deviné, le MMA est en tête de liste.
Ici, une seule règle d’or : la transparence absolue. Tenter de cacher votre passion pour l’octogone est la pire erreur que vous puissiez faire. En cas d’accident (même un accident de la vie courante sans rapport avec le sport), si l’assureur découvre votre « fausse déclaration intentionnelle », les conséquences sont désastreuses : nullité du contrat et aucun remboursement. Vous vous retrouveriez à devoir payer vos mensualités de prêt, même en incapacité de travailler.
Niveau de pratique : tout est dans le détail 🔍
L’analyse de l’assureur ne sera pas la même selon votre profil. Préparez-vous à répondre à des questions sur :
- Le niveau : Pratiquez-vous en loisir pour le plaisir, en amateur avec des compétitions régionales, ou en tant que professionnel ou semi-pro ?
- La fréquence : Combien d’heures par semaine vous entraînez-vous ?
- La compétition : Participez-vous à des combats officiels ? Si oui, combien par an ?
- L’encadrement : Êtes-vous licencié dans un club affilié à une fédération reconnue ?
Un pratiquant loisir qui s’entraîne deux fois par semaine dans un club aura un dossier bien plus simple à défendre qu’un combattant professionnel dont les revenus dépendent de ses performances. Dans tous les cas, bien préparer ces réponses vous fera gagner un temps précieux.
Surprime, exclusion ou refus : à quoi s’attendre concrètement ?
Une fois votre dossier étudié, l’assureur peut vous proposer trois issues différentes. Il est essentiel de bien comprendre ce que chacune implique pour faire le bon choix.
📈 La surprime
C’est la solution la plus courante. L’assureur accepte de vous couvrir pour les risques liés au MMA, mais en échange d’une cotisation plus élevée. Le montant de cette « surprime » peut varier de 25% à plus de 100% de la cotisation de base, selon le niveau de risque estimé. C’est souvent la meilleure option car vous êtes entièrement couvert.
❌ L’exclusion de garanties
L’assureur accepte de vous assurer au tarif normal, mais à une condition : il ne couvrira aucun sinistre résultant de la pratique du MMA. Si vous avez un accident de voiture, vous êtes couvert. Si vous vous blessez au combat, vous ne l’êtes pas. C’est une solution économique mais risquée, à n’envisager que si vous avez d’autres protections (prévoyance, épargne…).
⛔ Le refus pur et simple
Dans les cas les plus extrêmes (souvent pour les professionnels), l’assureur peut simplement refuser d’assurer votre prêt. C’est un coup dur, mais ce n’est pas une fatalité. Le refus d’un assureur ne signifie pas que tous les autres refuseront. C’est là que la comparaison devient non seulement utile, mais indispensable.
Chaque assureur a sa propre politique de risque. Certains sont spécialisés dans les profils « atypiques » et seront plus enclins à vous proposer une surprime raisonnable là où une banque traditionnelle vous opposera un refus. Pour en savoir plus sur la gestion des risques dans d’autres disciplines, vous pouvez consulter notre guide sur les sports de combat en général.
MMA amateur vs professionnel : une différence capitale pour l’assurance
La distinction entre une pratique amateur et professionnelle est fondamentale pour les compagnies d’assurance. Les enjeux et les risques ne sont absolument pas les mêmes, et les contrats proposés s’en ressentent directement.
Le pratiquant amateur ou loisir ✅
Si vous pratiquez le MMA pour le plaisir, même avec quelques compétitions amateurs par an, vous êtes considéré comme un risque « gérable » par de nombreux assureurs. La plupart du temps, vous ferez face à une surprime modérée ou à une exclusion partielle des garanties pour les accidents survenant en compétition. L’assureur part du principe que votre activité professionnelle principale n’est pas liée au sport, ce qui limite son risque en cas d’incapacité de travail.
Le combattant professionnel 🥊
Pour un combattant pro, la situation est bien plus complexe. Votre source de revenus est directement liée à votre capacité physique à combattre. Le moindre pépin physique peut signifier la fin de votre carrière. Pour l’assureur, le risque d’avoir à vous verser une rente pour incapacité de travail (garantie ITT) est maximal. Par conséquent, les options sont plus limitées :
- Une surprime très élevée est quasi inévitable.
- Certaines garanties, comme l’ITT ou l’invalidité, peuvent être purement et simplement exclues.
- Le refus d’assurance est fréquent auprès des assureurs généralistes.
Pour les professionnels, il est impératif de se tourner vers des courtiers et des assureurs spécialisés dans les sportifs de haut niveau. Des disciplines comme la boxe ou le karaté à haut niveau rencontrent des problématiques similaires.
Comment trouver une assurance de prêt immobilier MMA-friendly ?
Ne baissez pas les bras ! Même avec un profil de combattant, trouver une assurance de prêt à un tarif correct est tout à fait possible. Il suffit d’adopter la bonne stratégie et d’utiliser les bons outils.
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Refusez systématiquement l’offre de votre banque
L’assurance groupe proposée par votre banque est une offre standardisée, conçue pour des profils sans risque. Elle est presque toujours plus chère et inadaptée aux profils spécifiques comme le vôtre. Grâce à la délégation d’assurance, vous êtes totalement libre de choisir un autre contrat, plus performant et moins cher.
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Faites jouer la Loi Lemoine à votre avantage
Depuis 2022, la loi Lemoine vous permet de changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans frais ni préavis. C’est une arme redoutable ! Si vous avez déjà une assurance avec une surprime ou une exclusion, rien ne vous empêche de chercher mieux ailleurs, même des années après avoir signé votre prêt.
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Utilisez un comparateur spécialisé
C’est l’étape la plus importante. Un courtier ou un comparateur en ligne, comme le nôtre, a accès à des dizaines d’offres, y compris celles d’assureurs spécialisés dans les sports à risque. En quelques minutes, vous pouvez mettre en concurrence les acteurs du marché et identifier ceux qui sont les plus susceptibles d’accepter votre dossier à des conditions avantageuses.
Ne laissez pas votre passion pour le MMA plomber le coût de votre crédit !
Que faire en cas de refus multiples ?
Malgré toutes vos recherches, il peut arriver que vous essuyiez plusieurs refus, notamment si vous êtes professionnel. Dans ce cas, il existe des solutions de dernier recours à explorer.
La convention AERAS 🤝
La convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) a pour but de faciliter l’accès à l’assurance et au crédit pour les personnes ayant des problèmes de santé. Bien qu’elle soit principalement axée sur les risques médicaux, elle peut parfois être une voie de recours si votre pratique sportive est considérée comme un risque d’une ampleur similaire. Un refus d’assurance peut déclencher automatiquement l’étude de votre dossier à un niveau supérieur (niveau 2, puis 3) pour trouver une solution. Parlez-en à votre courtier, il saura vous guider.
Les garanties alternatives 🏦
Si l’assurance s’avère impossible à obtenir, vous pouvez discuter avec votre banque d’autres types de garanties pour sécuriser votre prêt immobilier. Celles-ci peuvent inclure :
- Le nantissement d’un produit d’épargne (une assurance-vie, un compte-titres…).
- L’hypothèque sur un autre bien immobilier que vous possédez déjà.
- La caution d’un organisme spécialisé ou d’un proche.
Ces solutions sont souvent plus complexes et coûteuses à mettre en place, mais elles peuvent débloquer votre projet immobilier si l’assurance reste un obstacle insurmontable. C’est une discussion à avoir avec votre conseiller bancaire, une fois toutes les pistes d’assurance explorées.