Résumé rapide
- La plongée sous-marine est considérée comme un sport à risque par les assureurs, ce qui peut influencer votre contrat d’assurance de prêt.
- Vous avez l’obligation de déclarer votre pratique de la plongée dans le questionnaire de santé. Toute omission peut entraîner la nullité du contrat.
- Selon votre niveau (loisir, technique, pro) et la profondeur, l’assureur peut appliquer une surprime ou une exclusion de garantie.
- Comparer les offres via un courtier est crucial : les politiques de risque varient énormément d’un assureur à l’autre.
Plongée sous-marine et assurance de prêt : pourquoi ça coince ?
Vous avez trouvé le bien de vos rêves et votre plan de financement est prêt. Seul hic, votre passion pour les fonds marins semble inquiéter votre banquier. Pourquoi la plongée sous-marine est-elle dans le viseur des assureurs ? La réponse est simple : la gestion du risque. Pour un assureur, toute activité qui augmente statistiquement les risques de décès ou d’invalidité est classée comme un « sport à risque ».
La plongée, malgré des protocoles de sécurité stricts, présente des dangers spécifiques comme les accidents de décompression (barotraumatismes) ou la narcose à l’azote. Ces risques, même s’ils sont rares, sont suffisamment sérieux pour que les compagnies d’assurance les prennent en compte dans leur calcul. C’est ce qu’on appelle un risque aggravé. Par conséquent, lorsque vous remplissez votre questionnaire de santé pour l’assurance emprunteur, vous devez absolument mentionner votre pratique de la plongée. Une omission, même involontaire, pourrait être considérée comme une fausse déclaration et entraîner l’annulation de vos garanties en cas de pépin.
Mais pas de panique ! Être plongeur ne signifie pas que vous n’obtiendrez pas votre prêt. Cela veut simplement dire qu’il faut aborder la recherche d’assurance de manière plus stratégique. La clé est de trouver l’assureur qui comprendra le mieux votre profil pour vous proposer un contrat juste et adapté.
Les différents niveaux de pratique et leur impact sur votre assurance
Tous les plongeurs ne sont pas logés à la même enseigne. L’impact sur votre assurance de prêt dépendra énormément de votre niveau, de la fréquence de vos sorties et surtout de la profondeur maximale que vous atteignez. Les assureurs vont chercher à évaluer précisément votre profil pour ajuster leur offre.
Plongée loisir (Niveau 1, Open Water) 🐠
C’est le cas le plus courant et le moins problématique. Si vous pratiquez la plongée de manière occasionnelle, pendant vos vacances, avec un brevet de type PADI Open Water ou FFESSM Niveau 1, et que vous ne dépassez pas les 20 à 30 mètres de profondeur, la plupart des assureurs ne vous appliqueront ni surprime ni exclusion. Votre contrat sera souvent standard. Il est tout de même crucial de le déclarer pour être transparent, mais l’impact financier est généralement nul.
Plongée technique ou profonde (> 40 mètres) 🦈
Les choses se compliquent si vous êtes un adepte de la plongée technique (recycleur, Trimix) ou si vous explorez régulièrement des profondeurs supérieures à 40 mètres. Ces pratiques sont systématiquement considérées comme un risque aggravé. Deux scénarios sont alors possibles :
- ✅ La surprime : L’assureur accepte de vous couvrir pour les accidents de plongée, mais en échange d’une cotisation plus élevée. Cette majoration peut varier de 50% à plus de 100% selon le risque évalué.
- ❌ L’exclusion de garantie : L’assureur vous couvre pour les risques du quotidien (maladie, accident de voiture…), mais exclut spécifiquement tout accident survenant lors de la pratique de la plongée. C’est une option moins chère, mais qui vous laisse sans protection pour votre passion.
Le seuil de profondeur est un critère clé : beaucoup de contrats standards excluent d’office toute plongée au-delà de 40 mètres. Si vous êtes concerné, vous orienter vers une délégation d’assurance est indispensable pour trouver une couverture adaptée.
Plongée professionnelle (Moniteur, scaphandrier) 🧑🏫
Si la plongée est votre métier, la situation est encore différente. Le risque n’est plus considéré comme un loisir mais comme un risque professionnel. L’assurance emprunteur classique exclura très probablement les accidents survenant dans le cadre de votre activité. Il est alors essentiel de vérifier si votre assurance professionnelle peut prendre le relais ou de chercher un contrat d’assurance de prêt très spécifique qui accepte de couvrir ce risque, souvent via une surprime importante.
Le questionnaire de santé : comment bien déclarer votre passion ?
Le moment de vérité, c’est le remplissage du questionnaire de santé. C’est sur la base de vos réponses que l’assureur va évaluer votre niveau de risque. Pour la plongée, attendez-vous à des questions très précises. La transparence est votre meilleure alliée pour éviter tout litige futur.
Voici les informations que vous devrez fournir :
- Votre niveau de certification : FFESSM, PADI, SSI… Précisez le niveau le plus élevé que vous possédez (Niveau 1, 2, 3, Divemaster, etc.).
- La profondeur maximale atteinte : Soyez honnête. C’est souvent le critère le plus discriminant.
- Le type de plongée pratiqué : Air, Nitrox, Trimix, recycleur, apnée, plongée souterraine ou sur épave…
- La fréquence de vos plongées : Annuelle, mensuelle, hebdomadaire ?
- Le cadre de votre pratique : En club, de manière autonome, en France, à l’étranger ?
Ne soyez pas tenté de minimiser votre pratique. En cas d’accident, si l’assureur découvre une incohérence entre votre déclaration et la réalité, il peut légalement refuser toute indemnisation. Mieux vaut payer une petite surprime et être bien couvert que de tout perdre pour une omission.
Surprime ou exclusion de garantie : à quoi s’attendre concrètement ?
Une fois votre dossier étudié, l’assureur vous fera une proposition. Si votre profil est jugé « à risque », elle inclura probablement une surprime ou une exclusion de garantie. Mais qu’est-ce que cela signifie pour votre portefeuille et votre protection ?
Analysons les deux options pour que vous puissiez faire un choix éclairé.
Avantages et inconvénients de la surprime ✅
- Protection complète : Vous êtes couvert pour tous les risques, y compris un accident de plongée. C’est la solution la plus sécurisante.
- Coût plus élevé : Votre cotisation mensuelle sera plus chère. L’augmentation dépend du niveau de risque perçu par l’assureur.
- Tranquillité d’esprit : Vous pouvez pratiquer votre passion en sachant que votre famille et votre bien immobilier sont protégés quoi qu’il arrive.
Avantages et inconvénients de l’exclusion ❌
- Tarif standard : Vous payez le même prix qu’un non-plongeur, car le risque lié à la plongée est simplement retiré du contrat.
- Aucune couverture en cas d’accident de plongée : Si vous avez un accident entraînant une invalidité ou un décès, l’assurance ne remboursera pas le prêt.
- Un pari risqué : C’est une option à n’envisager que si vous êtes prêt à assumer personnellement les conséquences financières d’un accident.
Parfois, une troisième voie existe : le rachat d’exclusion. Certains contrats permettent, moyennant une augmentation de la prime, de supprimer une exclusion spécifique. C’est une négociation à mener avec l’assureur. Pour y voir plus clair, n’hésitez pas à faire des simulations.
Nos conseils pour trouver la meilleure assurance emprunteur pour plongeur
Vous l’avez compris, trouver la bonne assurance quand on est plongeur demande un peu de préparation. L’assurance groupe proposée par votre banque est rarement la plus compétitive pour les profils spécifiques. Heureusement, grâce à la loi Lemoine, vous êtes totalement libre de choisir un assureur externe (délégation d’assurance) et d’en changer à tout moment, sans frais.
Voici la marche à suivre pour mettre toutes les chances de votre côté :
- Anticipez votre recherche : Ne vous y prenez pas à la dernière minute. Commencez à comparer les offres dès que votre projet immobilier se concrétise.
- Ne vous limitez pas à l’offre de votre banque : C’est la règle d’or. Les contrats bancaires sont standardisés et souvent peu adaptés aux sports à risque. La délégation d’assurance est votre meilleure alliée.
- Comparez un maximum d’offres : Chaque assureur a sa propre grille tarifaire et sa propre politique de risque. Une pratique jugée trop risquée par l’un sera peut-être acceptée sans surprime par un autre.
- Faites-vous accompagner par un courtier : C’est le moyen le plus simple et efficace. Un courtier spécialisé connaît les assureurs « diver-friendly » et saura présenter votre dossier sous le meilleur jour pour négocier les conditions les plus avantageuses.
— Marc L., plongeur et heureux propriétaire
En suivant ces étapes, vous transformerez ce qui semble être un obstacle en une simple formalité. Vous pourrez ainsi vous concentrer sur l’essentiel : votre projet immobilier et vos prochaines explorations sous-marines.
Comparer les meilleures offres pour plongeurs