Résumé rapide
- La quotité est le pourcentage du prêt couvert par l’assurance pour chaque emprunteur. La banque exige 100% de couverture au minimum au total.
- À deux, vous pouvez répartir cette couverture : 50/50 (minimum légal), 100/100 (protection maximale) ou un mix personnalisé (70/30, 60/40…).
- Votre choix impacte directement le coût de l’assurance et le niveau de sécurité pour le co-emprunteur en cas de coup dur.
- Il est possible de modifier la quotité en cours de prêt, notamment en changeant d’assureur grâce à la loi Lemoine.
La quotité d’assurance de prêt, c’est quoi au juste ?
Alors, tu te lances dans un projet immobilier et tu entends parler de « quotité » sans vraiment savoir ce que c’est ? Pas de panique, c’est beaucoup plus simple que ça en a l’air. La quotité d’assurance de prêt immobilier, c’est tout simplement la part du capital que l’assurance s’engage à rembourser en cas de pépin (décès, invalidité…). C’est un pourcentage qui définit ton niveau de couverture.
Imagine que l’assurance est un bouclier qui protège ton prêt. La quotité, c’est la taille de ce bouclier. Si tu empruntes seul, la question ne se pose pas : la banque exigera toujours que tu sois couvert à 100%. Ton bouclier doit couvrir l’intégralité du prêt. Logique.
Mais si vous empruntez à deux, les choses deviennent intéressantes. La banque demande que le prêt soit couvert à 100% au minimum, mais vous pouvez décider de la répartition de cette couverture entre vous. C’est là que le choix de la répartition de la quotité entre en jeu, une décision cruciale pour votre budget et votre sécurité future.
Emprunter seul ou à deux : quel impact sur la quotité ?
Le choix de la quotité dépend entièrement de ta situation : empruntes-tu en solo ou avec un co-emprunteur ? C’est ce qui va déterminer les options qui s’offrent à toi.
Si tu empruntes seul : 100% obligatoire 👤
Comme on vient de le voir, si tu es le seul maître à bord de ton projet immobilier, il n’y a pas de débat. La banque impose une quotité de 100%. C’est une sécurité non négociable pour elle, qui s’assure que le prêt sera intégralement remboursé quoi qu’il arrive. Tu es donc entièrement couvert, et tes proches sont protégés de toute dette en cas de problème grave.
Si vous empruntez à deux : à vous de jouer ! 👫
C’est ici que la stratégie commence. Quand on emprunte en couple, en famille ou avec un associé, la banque exige toujours que la somme des quotités soit d’au moins 100%. Mais elle vous laisse une grande liberté sur la manière de répartir ce pourcentage. Vous pouvez aller jusqu’à une couverture totale de 200% (100% sur chaque tête) pour une protection maximale. Ce choix dépendra de vos revenus, de votre situation professionnelle et du niveau de risque que vous êtes prêts à accepter.
Choisir sa répartition : 100% sur chaque tête ou un mix ?
Pour les co-emprunteurs, trois grandes stratégies de répartition de la quotité se dessinent. Chacune a ses avantages et ses inconvénients en termes de coût et de sécurité. Analysons-les pour que tu puisses faire le choix le plus éclairé.
Protection Maximale : 100% sur chaque tête (200% au total) ✅
- Sécurité absolue : En cas de décès ou d’invalidité totale de l’un des emprunteurs, l’assurance rembourse l’intégralité du capital restant dû. Le survivant n’a plus rien à payer et conserve le bien. C’est la solution la plus protectrice, vivement conseillée pour l’achat d’une résidence principale.
- Tranquillité d’esprit : Face aux aléas de la vie, savoir que le logement familial est totalement protégé est un confort inestimable.
Inconvénient majeur ❌
- Coût plus élevé : Assurer 200% du capital coûte logiquement plus cher. Les cotisations mensuelles peuvent être jusqu’à deux fois plus élevées qu’avec une couverture à 100%.
Le Minimum Légal : 50% sur chaque tête (100% au total) ✅
- Coût le plus bas : C’est l’option la plus économique car elle couvre juste le minimum exigé par la banque.
- Adapté si revenus similaires : Cette répartition peut convenir si les deux co-emprunteurs ont des revenus équivalents et sont capables d’assumer seuls la moitié des mensualités.
Risque à ne pas négliger ❌
- Protection limitée : En cas de sinistre touchant l’un des deux, l’assurance ne rembourse que 50% du capital restant. Le co-emprunteur survivant doit continuer à rembourser sa propre moitié du prêt. Cela peut être financièrement très difficile à gérer.
La solution sur-mesure : la répartition inégale (ex: 70/30, 60/40…) 💡
C’est souvent le meilleur compromis. Cette stratégie consiste à ajuster la quotité de chacun en fonction de ses revenus. L’emprunteur avec les revenus les plus élevés prend une part plus importante de la couverture (par exemple 70%), et l’autre complète (30%). Ainsi, en cas de disparition du « pilier » financier du foyer, la plus grosse partie du prêt est prise en charge, soulageant considérablement le conjoint survivant. C’est une approche intelligente pour équilibrer protection et budget.
L’impact financier : comment la quotité affecte le coût de ton assurance
Tu l’as compris, le choix de la quotité n’est pas anodin pour ton portefeuille. La règle est simple : plus la quotité totale est élevée, plus le coût de l’assurance augmente. En effet, le montant de tes cotisations est directement calculé sur le capital que tu assures.
Prenons un exemple concret pour un couple empruntant 250 000 € :
Répartition de la quotité | Quotité totale assurée | Coût mensuel estimé* | Capital remboursé par l’assurance (si décès d’un emprunteur) | Reste à charge pour le survivant |
---|---|---|---|---|
50% / 50% | 100% | ~ 45 € | 125 000 € | 125 000 € |
70% / 30% | 100% | ~ 45 € | 175 000 € (si décès du 70%) | 75 000 € |
100% / 100% | 200% | ~ 90 € | 250 000 € | 0 € |
Le coût d’une couverture à 100% (répartie en 50/50 ou 70/30) est globalement le même, car le capital total assuré reste de 250 000 €. En revanche, passer à une couverture de 200% signifie assurer un capital total de 500 000 €, ce qui double mécaniquement la prime d’assurance.
Nos conseils pour bien choisir votre répartition de quotité en couple
Choisir la bonne répartition est une décision importante qui mérite une discussion honnête et pragmatique à deux. Voici une méthode simple pour vous guider.
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Analysez vos revenus respectifs 📊
La première étape est de mettre à plat vos salaires et revenus. Une répartition proportionnelle à vos revenus est souvent le point de départ le plus juste et le plus sécurisant. Si l’un gagne 65% des revenus du foyer, une quotité 70/30 ou 60/40 est une base de réflexion solide. -
Évaluez votre « reste à vivre » en cas de coup dur 🏠
Posez-vous la question qui fâche mais qui sauve : si l’un de vous disparaît, le survivant peut-il assumer sa part du crédit et toutes les autres charges du quotidien (factures, impôts, enfants…) ? Si la réponse est non, une quotité totale supérieure à 100% (ex: 75/75 ou 100/100) est indispensable. -
Prenez en compte votre situation professionnelle et votre santé 🩺
Si l’un de vous exerce un métier à risque ou a des antécédents de santé, il est prudent de prévoir une quotité plus élevée sur sa tête. C’est un facteur important à discuter lors du questionnaire de santé. -
Pensez à la nature de votre projet 🔑
Pour une résidence principale, la sécurité maximale (100% sur chaque tête) est souvent recommandée pour protéger le foyer. Pour un investissement locatif, où les loyers couvrent une partie du crédit, une couverture à 100% au total peut être suffisante, car le bien pourrait être revendu en cas de difficulté.
Peut-on modifier la quotité d’assurance en cours de prêt ?
Oui, absolument ! La vie évolue, et votre contrat d’assurance de prêt peut s’adapter. Une augmentation de salaire, une naissance, un changement de carrière… de nombreux événements peuvent rendre la répartition initiale de votre quotité obsolète.
La modification de la quotité est techniquement et légalement possible, mais elle est soumise à l’accord de votre banque et de votre assureur. Augmenter votre couverture est généralement bien accueilli. La diminuer est plus complexe, car le total doit toujours être d’au moins 100%.
Le moyen le plus simple et le plus efficace de modifier vos quotités est de changer de contrat d’assurance. Grâce à la loi Lemoine de 2022, tu peux résilier ton assurance emprunteur à tout moment, sans frais ni préavis, pour en souscrire une nouvelle plus adaptée à ta situation actuelle. C’est l’occasion parfaite pour réévaluer vos besoins, ajuster vos quotités et souvent, réaliser d’importantes économies ! Pour en savoir plus, tu peux consulter notre guide complet sur l’assurance emprunteur.
Prêt(e) à ajuster ta couverture et à économiser ?